vendredi 2 mars 2012

Cerebos

Il y a belle lurette que plus personne ne fait accroire aux enfants qu'ils pourront attraper des oiseaux en leur versant du sel sur la queue. Manifestement, il n'y a plus grand monde à qui ce bobard dise quelque chose, ils sont tous morts et leurs enfants n'ont pas lu Bécassine. En tout cas, c'est ce que doivent penser les conseillers en communication de Cerebos, la marque de sel dont les emballages portaient jusqu'à il y a peu l'image d'un petit garçon espiègle chassant un oiseau à grands coups de salière.


Non non non non, auront dit les communicants. Que c'est vilain, que c'est violent, que c'est politiquement incorrect. Ce qu'il vous faut c'est une nouvelle image, plus dans l'air du temps. Gardez l'enfant, gardez l'oiseau, on n'y verra que du sel. Mais faites-en quelque chose d'actuel, quelque chose de cucu-la-praline, quelque chose de grandiloquent. Mettez que l'enfant était malade, que l'oiseau est venu lui apporter du sel pour le guérir. Ça tient debout, si si si si, parole d'experts. Il faut faire ancien, c'est plus actuel. Réécrivez votre logo dans un style plus rétro, ajoutez la date dessous pour être sûrs qu'on comprenne. Voilà, that is the chef-d'œuvre, une histoire d'amitié transraciale et gnan-gnan, digne symbole de cette époque où le monde était beau et les enfants gentils, pas comme les petits monstres de maintenant avec leurs jeux video, et où Cérébos veillait déjà, iodé.

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