dimanche 6 février 2011

Moderne

Si je me sens bien entre des bâtiments anciens, et mal parmi les constructions qui datent d'après la IIe Guerre Mondiale, est-ce uniquement une question de goût personnel, formé par une enfance passée dans le centre de Paris, ou y a-t-il quelque chose de plus objectif?

Je viens de passer deux journées dans le quartier de La Villette, à Paris, après une autre passée en promenade entre la Tour Eiffel et l'Opéra Garnier, et la sensation est puissamment physique: dans ces derniers, une sorte de relax et ouverture vers tout ce que j'avais autour, malgré le froid intense et la grisaille; dans les premiers, au contraire, mes yeux qui se durcissent, et un état nerveux et tendu, alors même que je me trouvais dans un espace conçu pour la détente. Santiago du Chili, ou j'ai vécu cinq ans, me produisait la même impression. Je soupirais souvent que ce qui me manquait le plus, c'était la beauté. Très sérieusement, c'est l'une des principales raisons de mon départ.

Il y a dans l'architecture urbaine qui s'est pratiquée dans le monde occidental jusque vers le milieu du XXe siècle une harmonie de base qui semble avoir perdu sa place dans celle qui a suivi. Prenez un exemple tout bête: les entrées. Une construction ancienne a toujours une entrée clairement reconnaissable; elle est inscrite dans la forme même de l'endroit, et vous vous y dirigez naturellement, avec la tranquillité que donne la sensation de comprendre votre place dans l'espace. Alors qu'un trait typique des constructions de ces dernières décennies est que l'entrée se fait par une sorte de trou qu'on ne distingue qu'une fois bien approché, une ouverture dont on n'est pas toujours très sûr qu'elle soit légitime.


Voici l'accès au métro depuis la Cité des Sciences. Sur toutes les vitrines il y a des panneaux géants qui disent "métro ligne 7, par là". Eh bien, j'avais encore du mal à y croire. Vraiment? Par là? Par ce soupirail, ou vous vouliez dire autre chose?

De la même façon, en sortant de la Géode avec mes enfants, nous avons voulu aller au parc. Nous avons avancé le long des bassins vers le terre-plein en haut duquel notre sens de l'orientation nous disait qu'il se trouvait. Un étroit escalier semblait le seul accès possible. En haut, il nous a fallu suivre un chemin marqué par un auvent parmi des baraques et des structures à la fonction obscure pour finalement nous convaincre que nous étions bien dans un parc public et pas dans les coulisses de quelque événement d'où l'on allait nous chasser.

Et dans le bâtiment même de la Cité des Sciences, où nous nous sommes réfugiés pour casser la croûte au chaud, à côté de détails plutôt agréables, comme les toilettes amples et bien conçues ou ce café à la décoration chaleureuse, il y a à mes yeux un "courant d'air" visuel permanent. C'est cette mode de la structure apparente, des grandes poutres métalliques et des gros tuyaux visibles, où les cloisons semblent de frêles ajouts derrière lesquels les petits humains ne pourront pas se cacher longtemps lorsque l'ogre propriétaire des lieux arrivera...


Subjectif ou pas, une chose est sûre: même si je dois payer beaucoup plus cher, je vivrai dans un quartier ancien et pas dans un moderne.

1 commentaire:

  1. Hola linda
    Felicitaciones por tu nuevo Blog
    Persiste en tus sueños
    Bendiciones para ti y tus niños

    Si puedes me escribes para contarme que tal ha estado estos pocos dias de nuevas aventuras
    Ojala hayas leido mis mensajes y espero que puedas responderlos

    Besos y Abrazos
    Edgardo

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